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Question au ministre sur la suppression de 120000 fonctionnaires

Clémentine Autain
Clémentine Autain a interrogé le ministre de l’Action et des comptes publics sur la suppression annoncée de 120 000 postes d’agents de la fonction publique, dans tous les secteurs essentiels au maintien des services publics sur l’ensemble du territoire.

Madame Clémentine Autain alerte M. le ministre de l’Action et des comptes publics sur les risques considérables pour la qualité du service aux usagers qu’entrainera la suppression de 120.000 postes d’agents de la fonction publique ainsi que la précarisation de ces emplois.

Les récentes annonces ont de quoi nous alarmer : 50.000 postes supprimés dans la fonction publique d’État d’ici 2022, 1 600 au sein du ministère des sports. Au-delà de la fonction publique d’État, c’est un coup de massue pour l’ensemble de notre système de service public, pourtant envié à travers le monde pour sa qualité, qui est mis en cause par une stigmatisation permanente du statut des fonctionnaires. Pour les usagers, c’est le risque d’un recul toujours plus massif des services publics sur le territoire, l’éloignement des structures d’accueil, la réduction des horaires d’ouverture et à terme, l’inaccessibilité aux droits des usagers.

Pour les agents qui s’attèlent chaque jour à se mettre au service de l’intérêt général, ces annonces constituent une nouvelle attaque de leur statut pourtant essentiel à l’exercice de leurs missions dans la neutralité et le savoir-faire qui les oblige. Le recours accru aux contractuels, le développement de plans sociaux massifs ne feront qu’accentuer le sentiment de remise en cause permanente dont font l’objet les agents au service de la promesse d’égalité républicaine.

Par ailleurs, les objectifs annoncés de rationalisation de postes, d’individualisation des revenus, de mécanismes d’intéressement risquent d’aggraver la réalité des territoires. Et pour cause, j’ai moi-même alerté à plusieurs reprises le ministre de la cohésion des territoires sur l’inégale présence de l’État et des pouvoirs publics sur le territoire national et particulièrement en Seine-Saint-Denis. Les conséquences de ce désengagement de l’État sont terribles, les missions régaliennes de l’État ne sont pas remplies : éducation, justice, tranquillité publique sonnent comme de vœux pieux quand les moyens humains ne sont pas assurés pour répondre aux besoins des habitants.

Madame Clémentine Autain alerte M. le ministre de l’Action et des comptes publics sur les dangers de la précarisation des conditions de travail des fonctionnaires et la suppression de 120.000 postes d’agents de la fonction publique. Elle lui demande d’indiquer les secteurs dans lesquels le gouvernement compte supprimer ces emplois et les moyens qui seront mis en œuvre pour assurer un service public partout et pour tous, indispensable à l’égalité entre les citoyens et entre les territoires.

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