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Sages-femmes : les oubliées du Ségur

Clémentine Autain

Mme Clémentine Autain alerte M. le ministre des solidarités et de la santé sur l’invisibilisation des sages-femmes et de leur rôle dans les parcours de soins, ainsi que sur la faiblesse de leur revalorisation au sortir du Ségur de la santé.

La députée rappelle en premier lieu à M. Véran que le code de la Santé Publique consacre le caractère médical de la profession de sage-femme. Il est donc incompréhensible que celles-ci n’aient pas été invitées à s’exprimer lors des négociations du Ségur, et qu’elles aient été assimilées à une profession technique « non médicale ». Cela a donné lieu à une revalorisation de 183 euros, beaucoup trop faible au regard de leurs conditions de travail.

Ce manque de considération vient s’ajouter à une invisibilisation récurrente de ces soignantes. Les sages-femmes voient trop souvent leur rôle minimisé voire occulté des parcours de soin, et cela s’est particulièrement observé lors de la crise sanitaire du Covid-19 : il a fallu un mois pour que les sages-femmes bénéficient de la même dotation en masques que les médecins et les infirmières. Mme Autain tient à rappeler à M. Véran que de nombreux actes obstétricaux n’ont pu être déprogrammés, et que les sages-femmes sont restées mobilisées pendant l’ensemble de la crise sanitaire.

Alors que l’OMS a désigné 2020 comme année internationale des sages-femmes, il devient urgent de les intégrer dans le parcours de soin des femmes de façon plus directe. Les décrets en vigueur qui datent de 1998 doivent être repensés à l’aune de l’activité réelle des sages-femmes, confrontées à une augmentation du nombre de naissances et à la situation dramatique de nombre de maternités (en Seine-Saint-Denis, elles sont toutes en déficit de personnels). Dans ces conditions, Mme Autain invite M. Véran à recevoir au plus vite l’Ordre des Sages-Femmes pour échanger et amorcer une reconsidération franche de leur profession.

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