Démarrage du déplacement à Beaucouzé, une ville de 5.700 habitant.es près d’Angers. Le maire, Yves Colliot, et sa première adjointe, Hélène Bernugat, nous reçoivent avec mon amie de L’Après, la conseillère municipale et régionale Claire Schweitzer. Cette commune dynamique et socialement favorisée est gérée par la gauche, qui a doublé le nombre de logements sociaux depuis 2011.

Nous parlons commerce de proximité – le cordonnier part à la retraite, pas moyen de le remplacer car les banques ne suivent pas… Nous évoquons la situation révoltante de la culture dans la région Pays-de-la-Loire puisque sa présidente, Christelle Morançais, a supprimé 87% du budget dédié. Il ne reste que quelques maigres moyens entièrement tournés vers le patrimoine. Un désastre que nous n’avons collectivement pas suffisamment dénoncé. Car s’attaquer ainsi à la culture, c’est non seulement contribuer à un gigantesque plan social mais c’est aussi diminuer l’accès au sensible, à l’altérité et à l’imaginaire. En un mot : détruire ce qui nous permet d’être reliés et vivants.

Cap sur le SDIS ! Deux heures qui m’ont passionnée et bouleversée. Il faut prendre la mesure de ce que les sapeurs-pompiers saisissent du mal-être dans une société où les services publics, les liens et les solidarités se délitent. De leur engagement, fascinant. De leurs difficultés, croissantes. De la nécessité absolue de leurs services, essentiels. (lien vers mon post ?)

Pause déjeuner avec le sénateur Grégory Blanc et de nombreux militant.es de gauche, dans la diversité. Et qui a cuisiné un bon repas vegan ? Pauline, une adhérente de L’Après !


Nous sommes ensuite partis à l’université pour un échange avec des représentant.es syndicaux de la communauté éducative et des étudiant.es. Je le savais mais la piqûre de rappel indique combien la situation est alarmante… Ici, on a le sentiment que tout est fait pour abîmer le public afin de mieux servir les appétits du privé. L’université d’Angers est particulièrement sous-dotée : « si l’on voulait fonctionner comme un établissement moyen, il faudrait passer de 2000 à 3000 agents », me résume-t-on. Au menu de la discussion : Parcoursup, New Public Management, précarité… J’en ressors toujours plus assurée que l’esprit public est un fil pour panser toutes ces plaies.

Un café avec des militant.es de L’Après plus tard, me voici à la librairie Contact. La très ancienne Scop à laquelle elle est rattachée, la SADEL, se trouve aujourd’hui menacée par son nouveau directeur qui tourne le dos aux valeurs du mouvement coopératif. En jeu : 2 magasins ainsi qu’un dépôt promis à fermeture et 53 salarié.es menacé.es de licenciement. Or il n’y a pas de raison objective, d’impératif financier, à ce choix socialement et culturellement très coûteux.

En fin de journée, j’ai eu le plaisir d’être invitée à un débat sur les services publics organisés par l’intersyndicale. De nombreuses interventions ont fait mouche. J’en retiens une ici : « Attention à ce que nous disons, il ne faut pas valider finalement les présupposés de nos adversaires. Non, notre école n’est pas nulle. Notre hôpital n’est pas nul. Malgré toutes les attaques et empêchements, ça fonctionne grâce à des agents qui font bien leur travail. Ce discours n’est pas facile à tenir quand on lutte, quand on dénonce les reculs. Mais l’esprit public, il est là déjà, et il n’anime pas que les fonctionnaires » !

Un grand grand merci à toutes celles et ceux qui m’ont accueillies, et en particulier à la grande Claire Schweitzer et aux camarades de L’Après !
