Mme Clémentine Autain interroge M. le ministre de l’éducation nationale sur les moyens budgétaires alloués aux lycées dans le département de la Seine-Saint-Denis pour la rentrée 2017.
Depuis le début du mois de septembre 2017, plusieurs lycées de Seine-Saint-Denis expriment leurs difficultés à mener à bien leur mission d’éducation et d’accompagnement des élèves dans leur cursus scolaire. Les équipes encadrantes de ces établissements soulignent le manque de moyens humains et matériels pour permettre un accueil optimal des élèves et leur assurer des conditions d’études décentes.
Sur les 465 lycées publics d’Île-de-France, 10 % sont en sureffectif en nombre d’élèves. Le nombre de postes alloués aux enseignants, conseillers principaux d’éducation, assistants d’éducation et médecins scolaires ne permet pas de faire face à l’augmentation du nombre d’élèves. Il entraîne la multiplication de classes surchargées, dont on sait qu’elles rendent plus difficiles l’apprentissage scolaire.
En Seine-Saint-Denis, le taux d’encadrement des élèves est particulièrement faible, puisqu’il faudrait environ 300 équivalent temps plein dans les lycées pour revenir à la situation de 2012. Très concrètement, au lycée Jean Rostand à Villepinte, un poste à mi-temps de surveillant a été supprimé, alors même que le lycée a accueilli 300 lycéens supplémentaires sur les 5 dernières années.
Cette situation se répète dans de nombreux lycées de Seine-Saint-Denis, résultat logique du boom démographique des années 2000. Dans le même temps, l’annonce récente de la suppression d’emplois aidés, dont 30 000 en Seine-Saint-Denis, participe de l’inquiétude des équipes encadrantes des lycées qui craignent de ne pouvoir assurer le fonctionnement normal de leur établissement.
La répartition des classes, l’organisation des emplois du temps, le suivi des élèves sont autant de facteurs de réussite scolaire pour les lycéens. À ces difficultés budgétaires s’ajoute la réalité sociale et économique du territoire dont les élèves connaissent souvent des précarités multiples. Une politique de pérennisation des moyens dédiés aux lycées de Seine-Saint-Denis ne peut faire l’impasse sur la question de la carte de l’éducation prioritaire.
La réforme des ZEP menée en 2014 s’est arrêtée aux primaires et aux collèges, remettant en cause la continuité et la cohérence des établissements scolaires de la maternelle au bac. Cette rentrée montre une nouvelle fois l’urgence de la situation au sein des lycées de Seine-Saint-Denis.