Clémentine Autain a reçu avec Elsa Faucillon à l’Assemblée nationale des représentantes d’ONG (Amnesty International et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme) qui les ont alertées sur la répression qui s’abat depuis six ans en Egypte.
Était présente aussi Céline Lebrun-Shaath dont le mari, Ramy Shaath, est un militant palestino-égyptien poursuivi par les autorités égyptiennes à cause de ses prises de position politiques. Elles ont pu échanger ensemble sur ses conditions de détention, et Mme Autain est par la suite intervenue auprès de M. Le Drian pour l’inviter à la recevoir.
Question écrite adressée à M. Le Drian :
Mme Clémentine Autain appelle l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la répression qui s’abat en Égypte. Depuis six ans, des attaques systématiques ont lieu contre les défenseurs de droits humains, les journalistes, les syndicats, les opposants politiques… Il y a deux mois, ce sont près de 4000 personnes qui ont été arrêtées en l’espace de quelques semaines après de grandes manifestations. Plus inquiétant encore, le gouvernement ne cesse de pérenniser un État d’urgence qui sert un système judiciaire parallèle : la législation anti-terroriste devient prétexte à de nombreuses détentions arbitraires, et les ONG documentent de nombreux cas de tortures (décharges électriques, coups,…). Déjà en 2017, Human Rights Watch évoquait à ce sujet un « probable crime contre l’humanité », et un récent rapport d’Amnesty International entérine ce constat en révélant que le bureau du procureur général de la sûreté de l’État se rend complice de « disparitions forcées, de privation arbitraire de liberté, de torture et d’autres mauvais traitements ».
Le cas de M. Ramy Shaath, arrêté au Caire le 5 juillet 2019 et emprisonné depuis, est particulièrement éloquent. Cofondateur et coordinateur du mouvement BDS en Egypte, il a été arrêté suite à une prise de position politique et son épouse, Mme Céline Lebrun Shaath, française, a été expulsée (illégalement selon Amnesty International). Cette dernière a pu alerter Mme Autain sur les conditions particulièrement difficiles dans lesquelles son mari est détenu.
Alors que se sont multipliées les visites ministérielles en Égypte, que M. Macron se gargarise d’avoir pour « allié » le Président Sissi et que l’Égypte est un gros client de l’industrie française d’armement, le silence de la France devant cette répression est assourdissant. Le 24 octobre dernier, le Parlement européen condamnait l’Égypte avec « la plus grande fermeté », appelant à « une révision profonde et complète des relations de l’UE avec l’Égypte ». Aussi, Mme Autain interpelle M. Le Drian sur l’action diplomatique française en Égypte, à l’aune de cette condamnation et des exactions décrites plus haut.