La nouvelle est tombée samedi soir, comme un énième coup porté au pouvoir législatif si malmené sous ce quinquennat macroniste. Le débat et le vote sur le plan de déconfinement, initialement prévus dans deux semaines, se tiendront finalement demain, dans des conditions qui n’ont plus rien à voir avec la démocratie mais tout avec sa seule mise en scène.
Assemblée en format très réduit (13% de députés présents), un après-midi seulement de discussion, sur des annonces qui, si elles sont du même acabit que la réouverture des classes, annoncent le désastre. Quelques minutes pour découvrir un texte, se faire son avis, et voter. A l’impossible nul n’est tenu : le réflexe va l’emporter sur la réflexion, la consigne sur la conscience, le monologue de l’exécutif sur le nécessaire dialogue sanitaire.
Il y a deux semaines, Emmanuel Macron nous annonçait que l’épidémie ne saurait affaiblir notre démocratie, ni mordre sur quelques libertés. Balivernes ! Ce sont les uppercuts du gouvernement qui mettent à terre la démocratie, et les molaires du macronisme y laissent toutes leurs marques.
Clémentine Autain