Clémentine Autain a interpellé M. Le Drian sur la situation des enfants de djihadistes détenus dans les camps du nord-est de Syrie :
Mme Clémentine Autain attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la situation des enfants de djihadistes détenus dans les camps du nord-est de Syrie. Alors que les conditions de vie là-bas se détériorent toujours plus et que les deux-tiers des enfants y ont moins de six ans, le choix français du « cas par cas » – qui a permis à seuls 35 d’entre eux de revenir – revient à leur nier la protection de l’Etat et à leur refuser leur statut de victime.
Le camp Al-Hol, surpeuplé, est devenu le lieu d’un chaos et d’une insécurité permanente (on y dénombre 31 meurtres depuis le début de l’année et Médecins sans frontière a annoncé la suspension temporaire de ses activités). Les témoignages font écho d’une reconstitution de cellules du groupe Daesh qui reprennent progressivement le contrôle du camp. Dans ces conditions, le refus du gouvernement d’organiser le rapatriement des enfants revient à fouler aux pieds leurs droits fondamentaux. Il est aussi une grave erreur stratégique dans la lutte contre le djihadisme.
Il y a bientôt deux ans maintenant, Clémentine Autain invitait le collectif Familles unies à l’Assemblée nationale pour faire entendre à ses collègues leurs récits de proches partis en Syrie, et leur solitude face à des pouvoirs publics trop souvent absents. Elle avait dans la foulée interpellé M. Le Drian qui n’avait répondu qu’en objectant des arguments juridiques tels que l’autorité parentale, très éloignés de la réalité de l’ignominie qui se déroule au camp Al-Hol.
Alors que la situation là-bas s’enlise, Clémentine Autain demande au ministre si le gouvernement s’est enfin décidé à prendre ses responsabilités et à protéger ces enfants en les rapatriant sur le sol national.