« À l’hôpital Robert Ballanger, auprès des personnels en grève pour obtenir ce qui devrait leur revenir de droit : la prime de 118€ destinée aux personnels des urgences. Ce n’est pas Byzance comme augmentation au regard des bas salaires de ces salariés aux métiers si essentiels et difficiles. Mais c’est la moindre des choses après cette période du Covid où nous avons tapé si fort dans nos casseroles pour les applaudir.
La situation est injuste et absurde : les infirmières, sage-femmes, médecins, brancardiers… qui travaillent dans le « service des urgences gynécologiques et obstétricales » sont exclus de la prime pour les personnels… des urgences. Elles et ils sont pourtant exposés aux mêmes risques quotidiens, au même type de pénibilité que leurs homologues.
Une cadre de santé me disait que l’hôpital public était l’un des « derniers remparts de la République ». C’est particulièrement juste en Seine-Saint-Denis, département à forte croissance démographique avec des inégalités exacerbées et des moyens particulièrement réduits. Rien que dans ce service, ce sont 15 postes sur 45 qui ne sont pas pourvus ! Si la santé et l’égalité sont fondamentales, alors l’État doit investir dans l’hôpital public afin d’être attractif pour les personnels et d’offrir un service public digne pour tous les patients.
Depuis 2019, les personnels de ce service se battent, sans succès, pour la juste reconnaissance de leur travail. Ce sont essentiellement des femmes qui s’occupent de femmes : est-ce la raison du mépris ? Mes alertes à l’ARS et au gouvernement restent sans réponse. Nous ne baisserons pas les bras, et je renouvellerai autant qu’il le faudra mes interpellations.
Cette injustice de versement de prime n’est pas une spécificité de l’hôpital Robert Ballanger. En effet, dans la majorité des établissements, les personnels des urgences gynécologiques et obstétricales en sont exclus. C’est pourquoi je m’engage à travailler à la rédaction d’une proposition de loi pour mettre fin à cette situation inacceptable. »
Clémentine Autain
En compagnie de Pierre Laporte, conseiller départemental et membre du conseil de surveillance de l’hôpital, et Philippe, du comité de défense de l’hôpital :