« On devrait pouvoir s’offrir quelques années de printemps » Marguerite Duras

« Accélérons, accélérons » a répété la Première ministre

Clémentine Autain

Près d’une heure de discours creux comme un tambour. Près d’une heure de phrases enchaînées sur un ton monocorde. La Première ministre venue présenter sa feuille de route à l’Assemblée nationale semblait lire un annuaire néolibéral sans passion, sans vie et surtout, sans vision. Ce catalogue dénué de cohérence présenté aux députés masque un fil à plomb, résumé en un chiffre et une acclamation. Elisabeth Borne a confirmé l’horizon : atteindre les 3% de déficit public en 2027. Cela représente 80 milliards d’euros ! Où vont-ils être pris ? Dans le budget des hôpitaux ? Celui des écoles ? De la protection sociale ? Des énergies renouvelables ? Laisser les profiteurs de crise continuer à engranger et diminuer les dépenses de l’État conduit nécessairement au désastre. Tout le reste n’est que blabla.« Accélérons ! », « Accélérons ! », a répété pour conclure la Première ministre. Difficile d’être plus clair sur l’objectif : aller plus vite et plus fort dans la poursuite de la politique menée depuis cinq ans, celle qui a pourtant nourri la colère populaire et s’est trouvée sanctionnée aux élections législatives, la macronie n’ayant plus de majorité à l’Assemblée nationale.Nous avons réclamé un vote de confiance. C’est une tradition républicaine à laquelle se soustrait Élisabeth Borne. Avec tous les groupes de la Nupes, nous déposons donc ce soir une motion de censure. Manière d’imposer un vote à la macronie et de donner à voir que nous sommes la première force d’opposition, la plus déterminée, la plus cohérente, la plus prometteuse. Nous nous opposerons et nous proposerons… jusqu’à la victoire.

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