À la suite du vote de la loi contre les violences sexistes et sexuelles, la députée Clémentine Autain a interrogé la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes sur les moyens réellement prévus pour la grande cause du quinquennat, qui sont toujours infiniment trop faibles.
Mme Clémentine Autain interroge Mme la secrétaire d’État, auprès du Premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, sur les moyens financiers et humains alloués à l’égalité hommes-femmes. En 2018, ce budget devrait représenter 29,8 millions d’euros, contre 27 millions en 2016. Cette évolution, qui a certes le mérite d’exister, fait suite à une baisse de 25 % en 2017, et sera loin d’être à la hauteur des enjeux et des besoins. Après la vague de libération de la parole des femmes permise par le mouvement international #metoo, ce budget ne représente toujours que 0,0066 % du budget global de la France, cela pour une mission décrétée grande cause nationale du quinquennat 2017-2022 et censée toucher directement 50 % de la population. De nombreux sujets de travail ont été soulevés à l’occasion de la loi votée en août 2018, peu ont été traduits par des mesures réelles sur le plan de la loi. La lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes doit avoir lieu partout, dans tous les espaces de la société. L’éducation, la sensibilisation aux stéréotypes sexistes, la formation des personnels médicaux et des agents de police sont autant d’enjeux qui nécessitent des moyens humains et financiers. Pourtant, dans les faits, les associations devront faire toujours plus pour accompagner les femmes victimes de violences avec autant voire moins de moyens. Les places en hébergement d’urgence sont toujours largement insuffisantes. Des centres IVG et des petites maternités de proximité ferment les uns après les autres, faute de moyens, remettant en cause le droit à un égal accès à la santé. À titre indicatif, le budget espagnol consacré aux violences faites aux femmes est 40 % plus élevé que celui de la France. Dans un rapport publié en 2016 intitulé « où est l’argent pour les droits des femmes ? », le coût des violences faites aux femmes était quant à lui chiffré à 2,5 milliards d’euros par an. Elle lui demande de présenter l’ensemble des moyens humains et financiers qui sont envisagés et le calendrier de leur mise en œuvre dans le cadre de la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes.