« On devrait pouvoir s’offrir quelques années de printemps » Marguerite Duras

Cap sur Villeurbanne et Lyon !

Clémentine Autain

« Territoire zéro chômeur longue durée » : le dispositif expérimental a pris forme à Villeurbanne. Ce sont des dizaines et des dizaines de chômeuses et chômeurs qui reprennent pied dans l’emploi grâce à un accompagnement sur mesure et des missions à accomplir qui font sens, car d’intérêt général.
J’ai visité plusieurs lieux à Villeurbanne qui vont de la boutique sociale aux prix très doux à la réparation de vélo, en passant par la confection de vêtements ou la restauration. Ici, on renoue avec la confiance en soi et on permet à des familles entières de revivre. Et, chemin faisant, ce sont des besoins de la population qui se trouvent satisfaits par une économie vertueuse, de proximité.
Le gouvernement lorgne sur « Territoire zéro chômeur » pour faire des économies. À nous de nous battre pour les en empêcher, au moment où il faudrait au contraire le déployer.

Avant un déjeuner en tête-à-tête avec le maire, le socialiste unioniste Cédric Van Styvendael, halte à la cantina. Un lieu comme je les aime, où des cuisines sont installées pour permettre aux familles qui vivent dans des hôtels sociaux de se faire à manger. Une occasion aussi de faire une machine à laver ou d’obtenir un conseil, un soutien.


Le jeudi midi, la cantina est ouverte à toutes et tous – aujourd’hui, c’est gnocchis !
J’échange avec de nombreux élu·es de la majorité municipale venus, dans leur diversité, à ma rencontre. Et de quoi parlons-nous ? De l’union à gauche ! Parce que cet enjeu nous taraude, condition de la victoire.

Après un chaleureux échange avec le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, petite conférence de presse qui est l’occasion d’annoncer l’adhésion à L’Après de Laurent Bosetti, (excellent) maire-adjoint chargé de la promotion des services publics et du handicap. La vice-présidente de la métropole, Laurence Boffet, membre du mouvement Ensemble qui débat en ce moment de la création d’une force commune avec L’Après, est avec nous.

Puis direction Sciences Po Lyon où je suis invitée par l’association Place au débat à échanger avec les étudiant·es pour une conférence sur l’esprit public… avant de retourner au cœur de Lyon aux Halles de la Martinières, pour un débat organisé par L’Après, en compagnie de mes chers collègues députés écologistes, Marie-Charlotte Garin et Boris Tavernier. Nous a rejoint Sandrine Rousseau, qui était de passage dans la ville… Super échange, mais un regret : pas assez de livres, tous ceux/celles qui voulaient une dédicace ne l’ont pas eue… Je n’ai plus qu’à revenir !

Je redémarre le lendemain par un petit déjeuner avec le président écologiste de la métropole, Bruno Bernard, avant qu’un camarade m’emmène sur son scooter pour assurer un entretien pour Lyon-Mag.

Retour à Villeurbanne où je rencontre l’équipe de Forum réfugiés, une association créée en 1982 et qui compte aujourd’hui près de 600 salarié·es et 3.200 places d’hébergement. L’occasion de déminer une nouvelle fois bien des idées-reçues sur l’immigration… Sylvie Guillaume et Romain Reille m’expriment leurs inquiétudes à l’égard d’une politique publique qui ne cesse de diminuer les budgets de l’aide aux migrant·es et de durcir les lois à leur encontre.

En visitant les chambres d’accueil, je rencontre Nagi, une somalienne venue en France enceinte pour échapper à un mariage forcé. Son père, qui avait cousu son sexe, l’a obligée à épouser un homme âgé alors qu’elle n’avait que 15 ans. Elle a fait le choix de fuir, de risquer la mort. Elle nous raconte la peur, la très longue traversée, les risques pris.
La voici en France, avec deux jeunes enfants. Le droit d’asile lui permet de souffler ici. Et c’est lui que le RN veut attaquer. Ce sont ces êtres humains fragilisés tentant de survivre que le RN veut détruire.

Après un dernier déjeuner passionnant avec Renaud Payre, vice-président de la métropole et co-animateur de Voix commune, je reprends le train. Pleine d’énergie, malgré de la fatigue après ce marathon qui en suit d’autres. Car, en ces temps difficiles, les rencontres nourrissent l’engagement et le soutien militant donne de la force !

Merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à ces moments dans le Rhône et bravo aux équipes de L’Après !

Menu