« On devrait pouvoir s’offrir quelques années de printemps » Marguerite Duras

CONTRE LA HAINE, LA COHÉSION SOCIALE

Clémentine Autain

Retrouvez-ci dessous le communiqué de presse de Clémentine Autain suite à l’occupation du toit de la CAF de Bobigny par un groupuscule d’extrême-droite :

 

Ce matin, des militants d’extrême droite appartenant au groupuscule Génération identitaire Île-de-France ont investi le toit de la Caisse d’allocations familiales de Bobigny pour y déployer une banderole affichant « De l’argent pour les Français, pas pour les étrangers ». Encore une fois, après l’occupation des locaux de SOS Méditerranée et l’opération « anti-migrants » menée dans les Alpes, le mouvement réalise une action choc qui est surtout un prétexte pour déverser son obsession haineuse et xénophobe dans les médias.

Le symbole est excessivement important. La CAF est le service public de proximité qui matérialise à l’échelle locale notre impératif de sécurité sociale, qui garantit à toutes et tous des conditions décentes d’existence. En alimentant le mythe des étrangers venus en France pour toucher des allocations sociales, le groupe d’extrême-droite remet en cause notre modèle d’accès aux droits, un élément fondamental de la cohésion sociale. Il nourrit une xénophobie ambiante dont on voit chaque jour davantage combien elle irrigue peu à peu tous les pans de notre société.

Je note par ailleurs que le communiqué publié ce matin par le groupuscule fait état de « milliards d’euros déversés sur les banlieues », reprenant un poncif déjà exprimé par Marine Le Pen il y a deux semaines dans l’Émission politique et auquel j’ai répondu en montrant le caractère fallacieux de son raisonnement. Le département de la Seine-Saint-Denis est au contraire victime d’inégalités structurelles qui se traduisent au quotidien par une différence de traitement pour ses habitants : après les annonces du gouvernement en février dernier, la CAF du département avait par exemple dû renoncer à traiter l’afflux des mails reçus, incapable de les gérer.

En tant que députée de la Seine-Saint-Denis, je condamne avec vigueur ces provocations xénophobes et ces discours qui entretiennent la défiance entre tous. J’apporte tout mon soutien aux équipes qui font vivre les services publics du département, avec courage et dévouement, sans renoncer malgré l’insuffisance des moyens.

Menu