« On devrait pouvoir s’offrir quelques années de printemps » Marguerite Duras

DE LA COLÈRE À L’ESPOIR

Clémentine Autain

C’est loin des lieux de pouvoir que la colère s’est exprimée aujourd’hui, fortement. Contre l’injustice. Pour une vie digne pour tous et partout. Les slogans des manifestants s’en sont clairement pris à Macron qui donne aux riches avec la fin de l’ISF, ne taxe pas le kérosène et laisse les grands groupes salir tranquillement la planète mais fait les poches de ceux qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Le gouvernement ne veut pas entendre et changer de braquet. Il faudrait partager les richesses et changer radicalement de modèle de développement. Il ne le veut pas.

L’extrême droite et la droite d’opposition, qui se croient comme des poissons dans l’eau au sein du mouvement des gilets jaunes, s’en tiennent à leur critique de l’impôt et à leur mépris de l’écologie. Leur modèle libéral économiquement et autoritaire ne peut offrir un avenir meilleur à ces vies qui crient leur désarroi et leur ras-le-bol général.

Il appartient aux forces sociales et écologistes, dans et hors de cette manifestation, de se fédérer pour tracer une perspective de progrès humain, pour promouvoir des solutions concrètes au service de l’émancipation. C’est la cohérence de cet autre chemin que nous avons à faire grandir. Allier justice sociale, égalité territoriale et transition écologique donne le sens du changement nécessaire. Loin du ressentiment et du rejet des taxes en tous genres sur lesquels surfent les droites dures, c’est un projet de société fondé sur la mise en commun et le développement des libertés qui peut donner envie de se battre plus encore. Après la colère, il faut ouvrir l’espoir.

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