« On devrait pouvoir s’offrir quelques années de printemps » Marguerite Duras

Deux jours dans le Nord – Dunkerque, Lille, Roubaix – J’ai vu le déjà-là de l’esprit public

Clémentine Autain

Première étape : Arcelor Mittal. 

Avec mon camarade François Ruffin, nous avons rencontré des salarié.es et syndicalistes de la CGT de cette entreprise menacée à Grande Synthe. ArcelorMittal laisse dépérir l’usine sidérurgique. 

En jeu : entre 20 000 et 30 000 emplois directs et indirects, notre souveraineté industrielle et un levier de transition écologiste. Arcelor-Mittal a fait 46% de bénéfices nets supplémentaires entre 2023 et 2024. Au lieu d’investir dans la décarbornation de la production et d’augmenter les salaires, le groupe rêve de dumping social pour accroître ses profits. 

Au lieu de rester les bras ballants, l’État doit dire que le jeu a assez duré. Les grands groupes doivent connaître des limites démocratiques. La nationalisation est une voie de sortie.

Avec les salarié.s mobilisés, nous devons faire d’Arcelor Mittal un emblème de la lutte contre la désindustrialisation et les plans de licenciements qui se multiplient. 

Sur les plages du Nord, où des centaines de migrants tentent la traversée chaque jour au péril de leur vie, j’ai longuement écouté celles et ceux qui font vivre la solidarité avec l’association Utopia 56. 

À Grande-Synthe, le dispositif ultra répressif et les conditions de campement indignes pour ces personnes qui tentent de survivre sont aussi frappants qu’alarmants. Ici, seuls les bénévoles associatifs mènent le travail de prévention et d’assistance aux adultes et mineurs qui séjournent dans la zone. 

Face aux idées d’extrême-droite qui gangrènent tant d’esprits, j’admire ces militant.es qui défendent concrètement les principes humanistes, qui permettent de sauver des vies et de faire société. Prenons-en de la graine….

Essentielle discussion avec des représentant.es de collectifs d’artistes et d’acteurs.trices du spectacle vivant, initiée par le conseiller régional et ami Julien Poix, avec ses collègues Karima Delli (présidente du groupe PCPE) et Roxane Lundy.

J’ai entendu l’inquiétude immense qui saisit ce secteur piétiné par les coupes budgétaires et le silence assourdissant dans le débat public.

À gauche, il y a urgence à reconstruire un discours fort sur les arts et la culture.

Très heureuse d’avoir pris le temps de l’échange et du partage avec nos équipes militantes de L’Après, à Dunkerque et à Lille. La diversité des profils est l’une de nos richesses. J’ai pu une nouvelle constater notre détermination à défendre l’union à gauche, sur la base d’un projet de transformation profonde.

Et me voici à Roubaix… avec « La vie est belt », une entreprise de l’économie circulaire installée dans la plus vieille usine de la ville. 

Ici, tout ce que j’aime. Un ingénieur qui a cherché du sens à son travail. Du recyclage de pneus de vélo qui, au lieu d’être brûlés, sont transformés en ceintures. Une équipe qui s’est développée au fil des années pour parvenir à huit salarié.es, sans endettement de l’entreprise. 

Voilà qui donne du grain à moudre à notre conception de la réindustrialisation.

Voilà qui donne à réfléchir quant aux moyens publics nécessaires pour favoriser l’essor de ces entreprises vertueuses d’un point de vue social et environnemental.

Et pour clore cette virée ensoleillée, le débat avec les étudiant.es de Sciences Po Lille ! Et la dédicace de mon esprit public…

De quoi repartir pleine de vitamines. Et vu le contexte social et politique, il en faut !  

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