Le maire de Saint-Martial-d’Artenset et membre de L’Après, Dominique Leconte, m’a accueillie dans sa ferme bio. Plusieurs paysans de sensibilités différentes sont venus échanger avec moi sur les difficultés de leur activité, pourtant essentielle à nos vies. En les écoutant, j’apprends. Et je ne décolère pas devant la difficulté immense des agriculteurs·trices à se tirer des salaires décents.
Un paysan sur deux va partir à la retraite dans 5 à 10 ans. Que fait-on ? L’État n’organise pas les conditions d’installation des jeunes, par une politique favorisant l’accès au foncier et permettant de vivre de son travail.


Après une rencontre avec des maires et des élu·es de Dordogne, direction la MIC, un joli tiers-lieu de Saint-Martial-d’Artenset, qui m’a invitée pour une rencontre autour de mon livre sur l’esprit public. Bon, trop de monde…. On a dû déménager dans une salle municipale plus spacieuse ! Je suis une nouvelle fois frappée de l’attente, de l’impatience, d’une union des gauches et des écologistes. Ici, on sait les ravages que produit l’extrême droite dans les têtes et dans les urnes.


Une nuit chez mon amie et ex-collègue Pascale Martin, co-fondatrice de L’Après, et c’est parti pour Périgueux ! On démarre dans les locaux d’Ici Périgord, où je suis l’invitée de la matinale, avant d’aller visiter la maison des femmes qui est au cœur du Centre Hospitalier. Ce nouvel espace que je considère comme une victoire liée à la vague #MeToo, accueille les femmes victimes de violences, avec des professionnelles formées, dans un espace chaleureux. À peine ouvert au public, la demande est déjà là, notamment en matière de violences conjugales…


Comme souvent dans mon « tour de France », je déjeune avec les militant·es. Un temps précieux, instructif, amical. Puis je rencontre le premier adjoint au maire, le socialiste Émeric Lavitola. Évidemment, nous parlons du Congrès du PS… dont j’espère une issue favorable à l’union !
Pascale Martin m’a ensuite permis de rencontrer des indépendants, commerçants, artisans à Périgueux. Une claque. Je suis abasourdie devant leur situation, sur la brèche. Deux librairies m’expliquent qu’ils n’ont pas pu se payer pendant 6 mois. Une gérante d’un institut de beauté, installée depuis plus d’une décennie, est au bord de fermer boutique. Elle paie son unique employée en plusieurs fois… Pendant qu’elle se rémunère 600 euros… Un couple tient à bout de bras un magasin de produits exotiques… Nous parlons de leur sentiment légitime d’injustice et des solutions pour leur permettre de vivre et non survivre. Le déclin de tant de territoires tient aussi à la disparition des commerces de proximité. Il faut arrêter ce massacre.


À la filature de l’Isle, à Périgueux, soirée autour de l’esprit public ! Et je repars le lendemain matin pour Villeneuve-sur-Lot pour une passionnante rencontre avec des élu·es locaux sur les déserts médicaux. Au moment même où l’Assemblée nationale s’apprête à adopter une loi pour réguler l’installation des médecins !


Nous déjeunons à Pujols – allez, je recommande le restaurant, c’était top ! Il s’appelle L’Atelier. Je digère sur le trajet vers Agen…. Où des militantes féministes m’attendent au Blue Fox Coffee, un espace solidaire qui m’a beaucoup plu. Nous faisons un point sur la situation duquel il ressort deux urgences. Nous avons besoin de moyens humains et financiers pour faire avancer l’émancipation des femmes et reculer les violences. Le temps passé à remplir des dossiers pour obtenir des subventions est totalement disproportionné : sortir des logiques d’appel à projets et de la bureaucratie est indispensable pour redonner du temps pour le travail concrètement utile aux femmes.


De nouveau dans une salle publique pleine pour vanter mon esprit public ! Merci aux militant·es de L’Après pour l’organisation, le soutien, la détermination. Aux sympathisant·es de gauche, dans leur grande diversité, d’avoir nourri ma réflexion. Et merci à la librairie Livresse qui a permis de vendre…. tous les livres qui étaient sur place !


Je repars avec cette demande, exprimée avec toujours plus de force : unir à gauche. Pour gagner.