Clémentine Autain a appris hier après-midi qu’un jeune lycéen hongkongais avait été blessé par balles lors d’une manifestation organisée en marge du 70ème anniversaire de la République Populaire de Chine. Elle tient à redire ici son soutien aux hongkongais dans leur lutte qui nous rappelle que les principes démocratiques ne doivent jamais être tenus pour acquis.
Cet été, nous avons été nombreux à suivre le combat de ces millions de hongkongais pour l’indépendance de leur justice, et pour ne pas risquer de tomber un jour dans le giron législatif d’un voisin chinois peu réputé (euphémisme) pour son respect des droits fondamentaux. Nous avons toutes et tous suivi leur lutte avec le sentiment diffus d’assister à la confrontation d’un « David contre Goliath », tant cette mobilisation hors-norme semblait dépasser la question de la seule indépendance judiciaire.
Bien des explications ont été données pour justifier ce débordement démocratique. Oui, Hong-Kong est peut-être l’économie la plus libérale du monde et, partant, l’une des plus inégales aussi. Oui, les prix de l’immobilier sont parmi les plus élevés au monde, et poursuivent leur folle ascension. Oui, aussi, Hong-Kong compte 1.9 médecin pour mille habitants (nous en sommes à 3.4 pour mille). Oui, six députés de l’opposition ont été déchus de leur mandat en 2017 après avoir « manqué de respect à la Chine ».
Oui, cette lutte est un fleuve dont on ne saurait dénombrer toutes les rivières. Mais je retiens une chose devant ce débordement salutaire : je salue la dignité des manifestants, et leur attachement démocratique resté intact face à la répression policière, brutale et émaillée d’arrestations arbitraires.
Hier; deux anniversaires se télescopaient. Les 5 ans de la « Révolution des parapluies », qui a débuté le 28 septembre 2014, et les 70 ans de la République Populaire de Chine. Alors que le peuple hongkongais vit avec une épée chinoise de Damoclès sur la tête, je tiens à rendre hommage à leur lutte qui consolide la démocratie en lui redonnant tout son sens. Le 24 novembre prochain auront lieu les prochaines élections de districts, seul scrutin réellement démocratique de la région. On compte déjà près de 400.000 citoyens supplémentaires inscrits. Preuve s’il en faut que la lutte pour les droits est un formidable moteur de vitalité démocratique.