« On devrait pouvoir s’offrir quelques années de printemps » Marguerite Duras

Le « nouveau chemin » introuvable de Macron

Clémentine Autain

Dans son interview à la presse régionale, le Président Macron tisse la toile d’un nouvel acte du quinquennat, dans la droite ligne de la politique menée jusqu’ici. En expliquant qu’il ne peut pas faire fi « des bouleversements internationaux et de la crise économique », il propose un corpus de solutions qui ne sont rien d’autres que celles mises en œuvre depuis des décennies, avec le triste résultat que l’on connaît.

Le refus d’augmenter les impôts des plus riches, sous couvert de protéger l’investissement libre et non faussé, ne permettra pas plus de financer les ouvertures de lits d’hôpitaux demain qu’il n’a permis d’endiguer la disparation des services publics hier. Le président s’obstine à considérer les Français comme des tire-au-flanc et refuse de revoir la copie sérieusement quant à sa réforme des retraites. Pour Emmanuel Macron, s’il y a des changements à faire, ils sont dans le sens du moins disant social en matière de conditions de travail et de protections sociales.

Rien à signaler côté transition énergétique, pas l’ombre d’une annonce pour enclencher le seul changement qui réponde au bouleversement climatique mondial. Puisqu’en dépit de la Convention citoyenne pour le climat et des quelques propositions formulées, la ratification des traités de libre-échange de type CETA ou la sortie de notre régime de consommation ne sont décidément pas à l’ordre du jour. 

Après trois années de collaboration avec un Premier ministre de droite, le nouvel acte s’annonce toujours plus libéral. Le Président Macron est clair, « la France des jours heureux, c’est d’abord la France des devoirs ». Et de compléter que « l’esprit de défaite… rôde sur notre pays ». Un discours de winner qui appelle les Français à se prendre en main. Merci pour ça.

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