Je poursuis ma tournée pour découvrir des expériences concrètes, écouter les besoins des habitant·es aux quatre coins de la France, rencontrer les militant·es… et défendre l’esprit public !
Mercredi et jeudi, j’étais à Strasbourg. Une ville dans laquelle je n’ai jamais pris le temps de m’arrêter. Sa beauté, son architecture, sa singularité sont saisissants. Mais je ne me suis pas pâmée deux jours devant la cathédrale…

J’ai pris la direction du quartier populaire de la Meinau. Mustapha El Hamdani m’a accueillie pour un dialogue avec des membres de l’association Calima qu’il préside. J’ai été frappée par les problématiques de discussion commune à ce que j’entends chez moi, en Seine-Saint-Denis. D’abord la colère des chibanis, ces immigrés maghrébins de la première génération qui ont travaillé dur en France et fait le choix de rester ici pour leur retraite, laissant souvent leur famille « au pays ».
Il y a un an, le gouvernement Attal a modifié la loi pour prolonger la durée de résidence obligatoire en France pour les pensionnés étrangers touchant le minimum vieillesse.
La durée annuelle de séjour sur le territoire français pour les allocataires est passée de six mois à neuf mois. Près de 30.000 chibanis sont concernés par cette mesure profondément injuste et discriminante.
Ceux qui étaient présents m’ont interpellée les larmes aux yeux.
Comment peut-on attaquer le peu de droits de personnes âgées qui ont tant donné de leur corps, de leur force, de leur temps à notre pays ? Il faut continuer à mettre la pression sur le gouvernement pour revenir sur cette loi cynique.

À la Meinau avec l’association Calima, nous avons aussi beaucoup parlé de rejet des arabes et des musulmans. J’ai ressenti le passage de la colère contre les discriminations à l’égard des populations de ces quartiers populaires à la peur.
La peur d’être rejeté plus encore, agressé physiquement, contraint de quitter le territoire.
J’ai réaffirmé mon engagement, de longue date, contre ce rejet raciste. Nous devons redoubler d’énergie et de détermination face à la vague trumpiste, aux médias dominants détenus par des milliardaires participant du retour des monstres de l’histoire et à une macronie qui cède toujours plus de terrain idéologique à l’extrême droite. Face à leur obsession identitaire, affirmons la passion de l’égalité !

Direction Sciences Po pour une soirée débat avec les étudiant·es ! Deux heures de présentation de mon « esprit public », de dialogue avec les très nombreux jeunes venus m’écouter. J’ai ressenti une forte attention… et de l’attente. Devant la gravité du moment, j’ai perçu ici une jeunesse en quête de chemin. Une jeunesse qui n’entend pas laisser l’extrême droite gangrener nos esprits et nos urnes. Une jeunesse en quête de récit et d’espoir.

À 30 kilomètres de Strasbourg, j’ai visité la ferme de Truttenhausen avec Xavier, maraîcher, et Basile, éleveur. Trois heures littéralement passionnantes. L’occasion de vérifier combien la Sécurité Sociale de l’Alimentation que je défends est un dispositif qui peut changer la donne pour les agriculteurs, aujourd’hui si appauvris et mal soutenus par la puissance publique. Dans cette ferme magnifique, six associés dans une coopérative tentent de faire vivre un modèle agricole bon pour nos assiettes et la planète.

70 heures de travail par semaine sans réussir encore à se sortir un salaire digne. Parce que les aides publiques sont orientées vers un modèle productiviste. Parce que l’alimentation est une variable d’ajustement dans des budgets toujours plus serrés. Parce que l’investissement nécessaire suppose des moyens que ces jeunes agriculteurs n’ont pas.

Sympathique et instructive pause déjeuner avec la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, et son premier adjoint, Syamak Agha Babaei. Au menu : échéances municipales et nationales à venir… Du pain sur la planche.

Pour finir, une rencontre organisée par l’équipe locale de L’Après, dont je salue le travail d’organisation et l’enthousiasme autour de ma venue, à la maison des syndicats. Vous noterez sur les images que la « tournée des besoins » à commencé à Strasbourg !
J’ai présenté mon livre, que j’ai pu dédicacer grâce à la librairie Kléber que je remercie, et je crois que l’esprit public a fait ici une belle étape.
