Parmi les nombreuses leçons que nous devons tirer des élections municipales, j’observe que LREM, après avoir usé jusqu’à la rompre la corde du « Et de droite Et de gauche » s’est révélée dans ses alliances sous son véritable jour : à droite toute.
Nous le savions déjà mais leurs accords pour contrer les listes de rassemblement à gauche révèlent une macronie qui, lorsqu’elle est mise en difficulté (c’est à dire presque partout), a choisi pour alliés naturels la droite. En se faisant parfois le marche-pied du Rassemblement national, dont plus personne ne semble s’alarmer des scores, elle précipite la catastrophe d’une configuration Macron-Le Pen pour 2022. Celle-ci n’est pour autant pas acquise. Elle pourrait être déjouée par les électeurs visiblement très insatisfaits des propositions politiques actuelles, si l’on en juge par l’abstention record que l’on ne peut pas simplement imputer à la crise sanitaire tant la descente aux enfers de la participation s’inscrit en réalité dans la durée.
De belles victoires nous ont montré hier que le rassemblement sur des bases de transformation sociale et écologiste, quand il s’allie à des mouvements politiques et citoyens, est porteur de changement et d’espérance. Nous devons tracer cette voie, en ayant pleinement conscience que lors de cette élection, la voix du monde populaire ancré dans des valeurs d’égalité et de solidraité ne s’est pas faite entendre à sa juste mesure.
Clémentine Autain