Entretien publié dans Le Parisien le 19 septembre 2022 à lire en intégralité ici
« Le parquet de Lille vient d’ouvrir une enquête contre Adrien Quatennens. Les mots de Jean-Luc Mélenchon, qui saluait dimanche sa « dignité » et son « courage », étaient-ils adéquats ?
CLÉMENTINE AUTAIN. Ce sont ses mots, pas les miens. Notre responsabilité politique, au regard de nos engagements féministes, nous invitait à dédier avant tout nos pensées à Céline Quatennens et à toutes les femmes qui subissent des violences. Et c’est d’ailleurs le sens du communiqué qui a été rédigé par LFI. Je sais combien cet évènement est douloureux à gérer pour nous parce qu’il concerne un camarade, l’un de nos plus brillants dirigeants. Il n’est pas toujours évident de trouver les mots, mais il me semble indispensable de ne pas perdre le fil de nos engagements fondamentaux.
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Après un troisième échec à la dernière présidentielle, qui a vu Marine Le Pen faire un score sans précédent, LFI doit-elle adopter une nouvelle stratégie ?
Attention à pas jeter le bébé avec l’eau du bain ! Nous avons des points de force à conforter, notamment dans la jeunesse et les quartiers populaires. Je partage le point de vue de François Ruffin selon lequel nous avons à combler notre déficit dans les territoires périurbains, mais j’ajoute aussi chez les plus de 65 ans. Il faut des bougés. Mais disputer cet électorat à l’extrême droite ne se fera pas en reprenant ses obsessions et ses idées. Il ne faut pas perdre la cohérence de notre projet politique. D’autant plus que l’une de nos marges de progression majeure, c’est de combattre l’abstention par un phénomène de contagion, sur la base de notre projet et de l’enthousiasme de celles et ceux que nous avons déjà convaincus. »