« On devrait pouvoir s’offrir quelques années de printemps » Marguerite Duras

Question au gouvernement : Macron, fossoyeur de l’industrie française…

Clémentine Autain

Mercredi 3 octobre, la députée Clémentine Autain a interrogé le gouvernement au sujet du désastre de la reprise d’Alstom par General Electric, en terme d’emplois, de transition énergétique et d’intérêts stratégiques. Pour seule réponse, Bruno Le Maire informe qu’il va les appeler pour prendre rendez-vous…

Hier, le groupe Alstom a annoncé un joli versement de dividendes à ses actionnaires. Pendant ce temps là, les promesses de General Electric, contenus dans l’accord signé en 2014 pour la cession d’Alstom à l’entreprise américaine, ont évidemment fait long feu. En bon fossoyeur de l’industrie française, Emmanuel Macron a mis toute son énergie quand il était Secrétaire général de l’Élysée puis ministre de l’économie pour forcer la vente d’Alstom.

Quatre ans plus tard, le bilan est sans appel. Certains pensent ici que l’on créé des richesses avec rien, que l’État peut se déposséder toujours plus et laisser faire le privé. Qu’ils regardent ici le résultat : la déconfiture est totale, General Electric prend l’eau et les 1000 emplois nets promis ne sont aujourd’hui qu’un mirage – ils me rappellent le pin’s du Medef avec le million d’emplois jamais créé pendant que les entreprises empochent tranquillement les milliards publics du CICE. Comme les prétendus engagements de General Electric arrivent à échéance en novembre, certains sites se trouvent directement menacés de fermeture, comme le site historique de Belfort.

Ce sont donc aujourd’hui et demain des emplois, des vies, des familles, des territoires qui sont en jeu. Ce sont aussi des outils industriels, bradés, ceux dont nous avons justement besoin pour mener la transition énergétique et pour garantir l’indépendance de la France.

Mais quand on donne au privé Aéroport de Paris, qu’on laisse donc une frontière principale de la France être détenue par une entreprise étrangère, tout devient tristement possible, pourvu que les actionnaires soient satisfaits. Comment croire que de maigres sanctions financières – 50 millions sur 7 milliards de chiffre d’affaire, une goutte d’eau ! – pourraient contraindre Général Electric ? C’est une plaisanterie.

Monsieur le Premier Ministre, quand cesserez-vous cette politique de sacrifice industriel ?

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