« On devrait pouvoir s’offrir quelques années de printemps » Marguerite Duras

Question écrite pour la reconnaissance de l’État de Palestine

Clémentine Autain

Mme Clémentine Autain alerte M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur l’urgence de la situation que connaît la population de la bande de Gaza.

Selon un rapport de l’ONU intitulé « Gaza, dix ans plus tard », la situation est devenue alarmante. Robert Piper, responsable humanitaire de l’ONU dans les territoires palestiniens, a même affirmé que la bande de Gaza est devenue invivable et que « ce point de non-viabilité a déjà été dépassé ».

En matière d’accès à la santé, à l’énergie et à l’eau, la situation s’est considérablement dégradée dans ce territoire de 40 kilomètres de long et 10 kilomètres de large, où résident deux millions d’êtres humains. Ces dernières semaines, les soins médicaux ont été réduits et les Gazaouis n’ont plus accès qu’à deux heures d’énergie par jour. L’impact sanitaire de cette situation est dramatique pour les populations : les stations de désalinisation d’eau de mer ne fonctionnent plus, les eaux usées ne sont plus traitées et les hôpitaux ne peuvent fonctionner normalement.

La crise est aggravée par le blocus imposé à cette enclave palestinienne par les autorités israéliennes. L’Égypte a même fermé son unique point d’accès avec Gaza tout en réduisant sa livraison de carburant, seule source d’énergie pour alimenter la centrale électrique. L’inquiétude est grande quant à l’imminence d’une crise humanitaire sans précédent.

Seule la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés de l’État israélien permettra de sortir par le haut de cette situation qui pénalise au premier chef les populations. Reconnaître l’État palestinien n’est pas prendre position pour l’un ou l’autre peuple. C’est la simple application du droit, de la justice et de l’humanité. C’est aussi la garantie la plus sûre de la sécurité des populations israélienne et palestinienne, à laquelle tout le monde est attaché.

Car chaque jour qui passe, avec le renforcement de la colonisation, des privations, des humiliations et des violences, fait le jeu des extrémistes et des fauteurs de guerre. La France conserve une responsabilité majeure pour créer les conditions d’une paix juste et durable entre les Israéliens et les Palestiniens, deux peuples que tout rapproche.

Déjà 137 États dans le monde ont procédé à cette reconnaissance. Lors de la précédente législature, l’Assemblée nationale et le Sénat avaient adopté une résolution invitant « le Gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ». Toutefois, cette résolution n’avait pas été suivie d’effet.

La députée demande donc de reconnaître l’État de Palestine dans les frontières de 1967 car l’heure est à une action diplomatique claire et volontariste, pour hisser la France à la hauteur de son histoire et de son soutien au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

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