« On devrait pouvoir s’offrir quelques années de printemps » Marguerite Duras

Roissy : auprès des salariés

Clémentine Autain

Hier auprès des salariés de la plateforme aéroportuaire de Roissy, invitée par la CGT, j’ai mesuré l’ampleur des drames humains à venir. J’ai entendu parler d’envies de suicide, de femmes en familles monoparentales quotidiennement en pleurs, pressurées par la grande incertitude et les menaces qui pèsent sur l’emploi.

Déjà face à une crise sanitaire d’ampleur exceptionnelle, nous allons au devant de catastrophes en chaine, avec des licenciements collectifs annoncés à Aéroports de Paris, Air France, Servair, des entreprises de sous-traitance… La logique néolibérale et l’utilisation dévoyée des aides publiques donnent un cocktail catastrophique pour celles et ceux qui travaillent à Roissy, aujourd’hui frappés de plein fouet par la chute du trafic aérien (-62% de passagers par rapport aux années précédentes).

Le sentiment qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion de l’État pour protéger les salariés en empêchant les entreprises d’amasser les dividendes (voire même d’augmenter les patrons !) quand on réduit les effectifs, n’a jamais été aussi fort. Aucun pilote non plus pour enclencher les changements nécessaires dans ce secteur face à la crise climatique.

D’autres politiques sont possibles pour sécuriser les parcours de chacune et chacun, et pour faire évoluer la place de l’aérien dans nos sociétés. Un grand merci pour l’échange de plus de deux heures, qui donne matière à penser et agir. Et j’y reviendrai dans ma vidéo Inspirée/Expiré la semaine prochaine…

Clémentine Autain

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