Jean Castex est venu hier en Seine-Saint-Denis pour que le département expérimente en 2022 la renationalisation du financement du RSA. Il faut savoir que le RSA est versé par le département, et que la Seine-Saint-Denis enregistre le plus haut taux de pauvreté de tout le pays : elle compte un quart du nombre d’allocataires du RSA de toute l’Île-de-France, et leur nombre a presque doublé en 17 ans alors que la compensation de l’Etat, elle, n’a pas bougé d’un iota depuis 2014.
Cette dépense, qui représente 550 millions d’euros par an, pèse évidemment de tout son poids sur l’ensemble des missions du département (voiries, insertion, aide sociale à l’enfance…) et aggrave la situation d’inégalité structurelle contre laquelle nous nous battons depuis des années. Mais alors que nous exigeons depuis longtemps la renationalisation du RSA, les conditions signées par le Premier Ministre et le Président du département hier sont loin de nous satisfaire. Ainsi, l’Etat va continuer à puiser dans les recettes du département pour financer le dispositif, et il n’est question nulle part du remboursement de la dette de 2,7 milliards d’euros qu’il doit à la Seine-Saint-Denis.
Cet accord est donc loin de mettre un terme au cercle vicieux de la pauvreté qui engendre la pauvreté. Alors que les mesures anti-sociales du gouvernement (à commencer par la mise en application de la contre-réforme du chômage) vont accroître le nombre d’allocataires du RSA, la Seine-Saint-Denis se retrouve une nouvelle fois à devoir composer avec les défaillances de l’Etat.
Voici l’appel que j’ai signé avec 84 élu-e-s de Seine-Saint-Denis et d’Ile de France, exigeant une renationalisation du RSA fondée sur le retour à la solidarité nationale pleine et entière de la part de l’Etat