« Aujourd’hui aux côtés des salariés du site Paris-Nord de Danone, à Tremblay-en-France, pour leur apporter mon soutien.
Alors que le groupe a versé 1,4 milliard d’euros de dividendes en pleine crise sanitaire, qu’il bénéficie des largesses sans contrepartie du CICE et qu’il se targue d’exemplarité sociale et environnementale suite à l’obtention d’un label d’État, Danone organise une « restructuration » qui s’apprête à toucher durement la quarantaine de salariés du site.
Concrètement, une fusion des sites logistiques de Rungis et Tremblay amène à exiger des personnels de Tremblay de travailler désormais à… Viry -Châtillon ! Traduction : 2h28 de trajet pour se rendre au boulot en transports en commun ou autour de 2 heures en voiture, en fonction des bouchons… Un choc alimenté par la peur dans un contexte de crise sanitaire aux répercussions économiques inquiétantes. Au passage, il s’agit de supprimer 6 postes de cadres et de proposer aux autres agents des départs prétendus « volontaires ».
En clair : l’objectif est d’accroître les profits en diminuant la masse salariale. Danone, comme d’autres grands groupes, a bien saisi l’effet d’aubaine d’un contexte tendu où les salariés, par angoisse de ne pas retrouver d’emploi, peuvent être contraints d’accepter toute décision patronale.
La vie, les êtres humains, le bien-être des familles passent au second plan devant les marges juteuses que le groupe espère dégager en comprimant les effectifs. Unifier les lieux est aussi une aberration écologique puisqu’il s’agit de sites qui ne fabriquent pas les produits mais les distribuent dans les lieux de vente. Si tout part de Viry-Châtillon et non plus de deux lieux au Nord et au Sud de l’Ile-de-France, comment les trajets des camions pourraient-ils être moins émetteurs de CO2 ?
C’est la politique qui devrait, pourrait protéger ces salariés par des lois et réglementations. La macronie a sombré dans le dogmatisme du laisser-faire, prêt à sauver les banques et groupes en difficulté en injectant des milliards publics mais insensible et impuissant devant la vie de celles et ceux qui travaillent, qui produisent, et subissent le stress, la pression, l’abandon.
C’est pourquoi je vais interpeller la direction de Danone mais surtout, le gouvernement qui doit rendre des comptes. N’oublions pas que nous sommes là dans un secteur qui a bénéficié du confinement et non frappé de plein fouet. Les salariés ne doivent pas être de simples variables d’ajustements de stratégies financières décidées loin d’eux, contre eux. Nous devons hausser le ton, lutter, gagner. »
Clémentine Autain