Voici la question écrite adressée par la députée au Ministre de la Santé :
Depuis le début de l’épidémie, le département connaît une surmortalité liée au Covid particulièrement élevée de l’ordre de 123%. Le virus se propage toujours rapidement avec, après une baisse des contaminations, une nouvelle tendance à la hausse et jusqu’à 800 hospitalisations la première semaine de février. Dans ce contexte, l’arrivée et la distribution du vaccin seront des facteurs déterminants pour espérer infléchir la courbe.
Malheureusement, comme vous le savez, les 17 centres dédiés à la vaccination dans le département de Seine-Saint-Denis ont été davantage pris d’assaut par des personnes résidents hors du département que par les Sequano-dyonisiens. Une fois encore, nous mesurons l’ampleur de la fracture territoriale, l’accès au numérique étant parfois difficile pour des publics plus fragiles. Les rendez-vous disponibles sur la plateforme Doctolib ont rapidement été réservés par des habitants de l’Ouest parisien prêts à se rendre en Seine-Saint-Denis pour obtenir ce vaccin.
L’exemple de la Courneuve est criant : sur les quinze premiers jours de la campagne vaccinale, seuls 20% des bénéficiaires étaient Courneuviens, contre 30% de Parisiens. Sachant les difficultés à se mettre en ligne avec les publics les plus éloignés de ces prises en rendez-vous en ligne, les soignants ont tenté de mettre en place des outils et des moyens humains afin de sanctuariser les rendez-vous à destination des résidents du département.
Face à cela, le Préfet de Seine-Saint-Denis a appelé les maires à ne pas prendre d’initiatives en ce sens, et à privilégier les prises de rendez-vous via les plateformes en ligne, au détriment des habitants du département. Alors que les personnels soignants tentent de palier l’insuffisance de l’État et d’assurer un égal accès aux vaccins aux habitants de la Seine-Saint-Denis, il serait bon que l’État se place du côté de l’égalité et tente d’apporter le soutien et les moyens complémentaires pour lutter contre les effets de cette fracture territoriale aujourd’hui dévastatrice.