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Zone aéroportuaire de Roissy-CDG : que fait l’État ?

Clémentine Autain

Clémentine Autain, inquiète des répercussions du Covid-19 sur l’activité de la zone aéroportuaire de Roissy-CDG, alerte le gouvernement à ce sujet. Retrouvez sa question écrite ci-dessous :

Mme Clémentine Autain alerte monsieur le ministre des transports sur la situation de tous les personnels qui travaillent dans la zone aéroportuaire de Roissy-Charles de Gaulle. En effet, ils et elles voient leur emploi et leurs conditions de travail menacés par les effets du coronavirus. Le personnel navigant, toute la chaîne de sous-traitance ainsi que les employés des commerces de la zone connaissent une situation de grande difficulté en raison d’un trafic aérien en chute libre.

Mme Autain rappelle que les territoires mitoyens de Roissy-Charles de Gaulle sont d’ores et déjà fragilisés par cette situation. En tant que députée de Sevran, Villepinte et Tremblay, elle constate aujourd’hui et se préoccupe pour demain des dégâts sociaux comme des inquiétudes légitimes des populations concernées pour lesquelles les pouvoirs publics se doivent de trouver des réponses concrètes, ne laissant personne sans solution digne. C’est à l’Etat de prendre des décisions dynamiques en matière d’activité et vertueuses pour l’environnement. Mme Autain est totalement disponible pour y travailler avec lui.

Si l’on prend au sérieux la crise climatique, nous savons qu’il faut diminuer la part du transport aérien dans nos déplacements. Le respect des engagements conclus lors des grands sommets et l’impératif de préservation de la biosphère conduisent à anticiper des changements dans le transport aérien, et donc des reconversions professionnelles. Madame Autain interroge le ministre sur sa position concernant l’éventualité de l’extension de l’aéroport avec un Terminal 4. Elle lui rappelle que le projet d’agrandissement engendrerait un doublement du trafic à l’horizon 2037 sur cet aéroport.

Madame Autain invite M. Djebbari à préciser les dispositifs que l’État compte mettre en place afin de sécuriser les parcours de tous les agents qui travaillent dans ce secteur et dans toutes les activités qui en dépendent, ainsi qu’à préciser les dispositifs prévus pour accompagner les reclassements qui surviendront dans l’aéronautique suite aux effets de la pandémie. Par ailleurs, cette nécessaire anticipation serait la preuve d’une transition écologique véritable.

La députée rappelle ensuite les répercussions immédiates sur un territoire très populaire de la baisse d’activité de la zone aéroportuaire de Roissy. Les solidarités familiales et associatives, tout comme les efforts des collectivités locales, déjà pressurées par l’austérité budgétaire qui s’abat sur elles, ne peuvent suffire. L’État doit prendre la mesure du problème et apporter des réponses sécurisantes et solidaires. Lors du vote du budget rectificatif 2019, Madame Autain a tristement constaté qu’il n’était pas question de réinstaurer l’impôt sur la fortune ou de se donner les moyens de lutter contre l’évasion fiscale, pour que les plus riches soient mis à contribution dans ce moment de crise historique. Quant aux 7 milliards d’euros donnés à Air France, ils le furent sans contreparties sociales et environnementales. La députée demande donc à M.Djebbari si des mesures de justice sociale sont enfin prévues dans le plan de relance qui tarde à arriver alors que Pôle emploi est déjà en passe de se trouver dans une situation de saturation.

Enfin, la députée rappelle son opposition constante au projet de privatisation d’ADP. Les enjeux stratégiques auxquels nous faisons face en période de crises multiples impliquent, plus que jamais, une maîtrise publique des entreprises qui font vivre des secteurs clés. Madame Autain demande si le projet de privatisation d’ADP est encore à l’ordre du jour ou si, comme l’ont demandé tant de parlementaires et de citoyens, il va enfin être abandonné.

De façon globale, Madame Autain sollicite le ministre pour connaître son appréciation et les mesures concrètes en faveur de la zone aéroportuaire de Roissy-Charles de Gaulle durement touchée par la crise.

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