Les Américains ont choisi un milliardaire de 78 ans, climato-négationniste, condamné au pénal et pour qui les migrants mangent les chats et les chiens. Plutôt qu’une femme, qui alerte sur la menace fasciste, et défend le droit à l’avortement.
Le puissant mouvement féministe, principal levier de résistance, n’aura pas suffi. Le choc est immense.
C’est une catastrophe planétaire, dont les Ukrainiens et les Palestiniens seront les victimes plus encore. Il faut en tirer des leçons à gauche, même si les conditions de l’élection et les pays diffèrent. La défaite des élites, la rupture des dirigeants avec le peuple, la désinformation et l’essor de médias d’extrême droite, nous conduisent au fascisme.
Le capitalisme et le consumérisme génèrent de l’individualisme, du ressentiment et de l’abêtissement. Autant de carburants pour le trumpisme, comme pour ses avatars partout dans le monde.
En attendant les analyses plus précises du scrutin, je retire un enseignement : seule une gauche qui offre une perspective de société réellement différente, s’en prenant aux racines du mal, n’ayant pas peur d’assumer la cohérence de ses convictions, peut être à la hauteur du défi. Elle doit allier fierté populaire et bifurcation écologique. Elle ne peut le faire en singeant le populisme d’extrême droite. Elle réussira en cherchant à rassembler sur une base réellement transformatrice.
Pour l’heure, je pense aux Américains les plus vulnérables, aux femmes et aux personnes racisées, qui en paieront le prix fort. À la culture et à la vérité qui vont faire un nouveau tour dans la broyeuse.