D’abord, une rencontre. Nous sommes dans le quartier populaire Villejean à Rennes. Le rendez-vous avec l’association Kuné est au Subway, précisément là où une fusillade a eu lieu le 22 avril dernier. Le trafic de stupéfiants avait donné lieu, une nouvelle fois, à un règlement de compte.

Avec Shine et Zéna, Komokoli me présente leur collectif, essentiellement de femmes, créé après le Covid « pour qu’on parle de nous, les mères, en bien et pour qu’on se mêle de nos affaires ! ». L’enjeu des violences faites aux femmes, la solidarité et le lien sont au cœur de leurs actions. « On aimerait un grand repas sur la dalle pour se réparer collectivement », tranche Komokoli. Leurs demandes au long court ? Une police de proximité et des moyens pour les associations. Je suis tellement d’accord.
Puis ces femmes à l’énergie éclatantes me parlent des violences conjugales qu’elles ont subies, du mariage forcé aux coups de couteau. Elles sont debout. Elles se battent. Elles sont vivantes. Quelle force !

J’ai la chance, dans mon tour de France, de rencontrer à chaque fois les maires des villes dans lesquelles je me déplace. C’est avec un grand plaisir que j’ai déjeuné avec la maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, et son premier adjoint, Marc Hervé, en compagnie de mon cher collègue de Génération.s, Tristan Lahais. Au menu : la vie de la municipalité, ses chantiers en cours et à venir, la configuration pour 2026… mais aussi, le congrès du Parti socialiste et l’avenir de l’union à gauche, pour gagner dans le pays !

Direction la ferme de Simon et Cyril, avec leurs 90 vaches, leurs lentilles et leur orge. Une agriculture bio dans une structure en fermage – les paysans ne sont propriétaires de rien -, et avec une boulangerie tenue par Laurence qui alimente notamment des cantines alentour et accueille une AMAP.

Ici, pas d’intrants, que du bon. Nous échangeons sur le modèle agricole et les difficultés actuelles pour le bio, avec la loi Duplomb qui réintroduit l’utilisation de pesticides ou l’agence bio qui vient de perdre ses financements. Assommant de contre-sens historique et d’irresponsabilité au regard des impératifs pour notre santé et notre environnement !

Me voici au campement de Maurepas, où des personnes sans-abris et majoritairement sans-papiers dorment dans des tentes dans un parc de Rennes. Je suis impressionnée par ce que je vois, j’entends. Un mineur isolé raconte le quotidien d’une vie ultra-précaire, où il faut prendre le métro pour prendre une douche dans une piscine, où l’on a de quoi manger une seule fois par jour, où l’insécurité à tout moment est de mise, où la pluie rentre dans le lit, où les enfants et adolescents tournent en rond au lieu d’aller à l’école….

Je veux leur dire que la France, ce n’est pas ça. Que la politique de fermeture, déprise de toute humanité, est inacceptable. Que la liberté, l’égalité et la fraternité appellent en urgence une politique de l’accueil et de la dignité.

Je rencontre ensuite un collectif de parents d’élèves créé en 2022 pour mettre à l’abri les élèves qui dorment à la rue, en leur permettant de trouver un refuge dans l’école. Des occupations qui durent de deux jours à dix mois. Des milliers de nuits d’hébergement organisées. Une main tendue qui ne fait pas tout mais qui fait tant pour celles et ceux qui sont démunis.
Que des citoyennes, des citoyens prennent les choses en main quand la puissance publique enfreint les principes des droits de l’enfant est particulièrement réjouissant. Mais j’entends leur colère : « maintenant, on décharge le 115 ! » ou « on fait faire des économies à l’État finalement ! ». Leur conscience aiguisée que ce bricolage en urgence ne fait pas une solution digne pour les enfants et leurs familles.

Avec mon collègue et camarade de Génération.s, Tristan Lahais, nous sommes ravis de participer à la réunion publique organisée par L’Après sur le thème de l’esprit public. Une belle réussite !


Une nuit plus tard, avec mon autre collègue, l’écologiste Damien Girard, j’ai le grand bonheur de découvrir le centre de santé communautaire d’Hennebont, installé au cœur d’un quartier populaire. Je suis convaincue depuis longtemps que les centres de santé sont la clé pour lutter contre les déserts médicaux. Ici, l’innovation prend tout son sens, loin des recettes néolibérales.

Dans un bâtiment construit avec l’ambition écologique, une équipe pluridisciplinaire reçoit la population. Ici, les salaires sont compris entre 1.800 et 2.200 euros – même pour les médecins ! Les réunions d’équipe régulières permettent une prise en charge fine et l’attention accordée aux patients comprend un fort volet prévention. Inspirant !

Nous rejoignons la réunion de « Lorient en commun », avec Damien Girard. L’occasion pour moi de constater la dynamique d’ores et déjà enclenchée pour les élections municipales. Du monde. Des idées. De l’organisation. C’est enthousiasmant !

Puis je présente mon livre, L’avenir, c’est l’esprit public, à la librairie À la ligne qui m’accueille, toujours en présence de Damien Girard.

Fin du déplacement à Auray, ville superbe du Morbihan. J’échange avec la maire, Claire Masson, et plusieurs de ses adjoints, qui me donnent la pêche en me confirmant combien nous pouvons améliorer le quotidien quand la gauche est en responsabilité. Ici, l’alimentation est notamment une priorité, avec la tarification sociale. Ce qui fait le lien avec la proposition que je ne manque pas de développer, dans la réunion/débat qui suit, de sécurité sociale de l’alimentation, au cœur de mon esprit public.


Merci aux militant.es de L’Après pour l’organisation !!!

Et à Louise pour son super panier repas équilibré pour le retour en train samedi soir…. ! Bien se nourrir est décidément un enjeu de premier plan 😇