Hier, Emmanuel Macron a dénoncé l’extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, promettant que la France ne resterait pas les bras croisés face à l’atrocité en cours.
Je salue sa réaction, et attends avec impatience de savoir quelles mesures seront prises, et à quelle échéance.
Pourtant, cette déclaration laisse un goût amer. Après des mois passés à laisser :
Brouiller les lignes entre le terrorisme du Hamas et une population civile prise en otage
Faire planer le doute sur le nombre de victimes, dont on sait qu’il dépasse de toutes façons les dizaines de milliers ;
Minimiser les paroles suprémacistes des membres du gouvernement israélien ;
C’est la vérité que l’on a étouffée. C’est la raison qui a été sacrifiée sur l’autel de l’idéologie ultra-nationaliste.
Il y aura un temps pour mettre à plat nos torts et nos responsabilités. Aujourd’hui, l’urgence est ailleurs, à Gaza, auprès des victimes.
Des parents ne devraient jamais avoir à préparer leurs adieux à leurs enfants. La situation humanitaire est catastrophique, et il ne nous reste que très peu de temps pour contenir l’ampleur d’une tragédie déjà amorcée.
L’ampleur de l’anéantissement est inédit : 90% des bâtiments sont en ruines. Que leur reste-t-il encore à détruire, si ce n’est les vies des Gazaouis ?
Et dans un cynisme déconcertant, après deux mois de blocus total, le gouvernement israélien a autorisé l’entrée de 5 camions dans Gaza, de quoi nourrir seulement une centaine de personnes. C’étaient 500 par jour avant la guerre.
Face à cette réalité, comment ne pas croire que les négociations entre Israël et le Hamas puissent être autre chose qu’un leurre. Netanyahu semble se soucier plus des territoires annexés que du sort des derniers otages.
Les véritables discussions doivent désormais se tenir entre les pays qui souhaitent un futur pour les Palestinien·nes sur leurs terres ancestrales.
Quelles sanctions sommes-nous prêts à imposer ? Cette question doit être notre seule boussole.
Qu’attendons-nous ? Quelle ligne rouge reste-t-il que Netanyahu n’ait pas déjà franchie ?
Je partage l’appel de Paul Magnette devant la chambre des représentants de Belgique : nous avons le devoir de briser le blocus humanitaire par tous les moyens. Faisons larguer des vivres et des médicaments. Imposons des sanctions, suspendons nos accords commerciaux et mettons un terme aux ventes d’armes. Rappelons nos ambassadeurs. Reconnaissons l’existence de l’Etat palestinien, sans attendre un jour de plus.
Si nous ne sommes pas en mesure d’aider les gazaouis, qui d’autre le fera ? Trump ? Poutine ? Erdogan ?
À chaque heure passée à s’échanger des condamnations convenues et sans conséquences, ce sont des centaines de Palestinien·nes qui meurent de faim et périssent sous les bombes.