« On devrait pouvoir s’offrir quelques années de printemps » Marguerite Duras

Inégalité et injustice : la France a un problème d’héritage

Clémentine Autain

Alors que 10% des Français les plus riches possèdent 60% de la richesse du pays, les 50% des plus pauvres, eux, en détiennent moins de 5%.

Or, l’héritage pèse bien plus que le travail dans la constitution du patrimoine, et cette tendance va croissante. 60% du patrimoine national est aujourd’hui hérité. C’est presque deux fois plus qu’en 1970. La France est redevenue une société d’héritiers, synonyme d’un ascenseur social bloqué.

L’immense partie de la richesse du territoire est concentrée dans une poignée de familles. Alors que près de la moitié des Français n’hérite de rien, les 1% des héritiers les plus riches reçoivent en moyenne plus de 4 millions d’euros d’héritage net.

Véritable tabou politique, l’impôt sur l’héritage faillit à résorber ces inégalités. Il est mité par de multiples exemptions et niches fiscales… qui, sans surprise, profitent aux plus riches qui savent en jouer pour rendre cet impôt inopérant.

Repensons une fiscalité plus juste, non pas en taxant l’héritage des petits propriétaires, mais fondée sur une vérité simple : la richesse des ultra-riches n’est pas le résultat de leur travail, mais de celui des travailleuses et travailleurs.

Les hauts patrimoines échappent totalement à l’impôt. Les revenus, eux, n’y échappent pas. Mettons fin à cette inégalité qui affaiblit notre pacte social. Cela passe par le vote de notre Impôt Plancher sur la Fortune, dit taxe Zucman, qui sera examinée au Sénat le 12 juin. Nous avons là une opportunité sans précédent de poser les fondations d’un nouveau système fiscal qui traite le problème à la racine.

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